Il y a bientôt 6 ans de ça, sortant de deux tournages coup sur coup, je me suis réveillée une nuit (ça m’arrive souvent) avec un embryon d’histoire qui grandissait dans ma tête. Je n’ai pas pu me rendormir et j’ai dû me lever à 4h du matin pour commencer à écrire. Plusieurs jours durant, cette histoire m’a occupé l’esprit jour et nuit. Après l’avoir faite lire à mes plus proches amis, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai contacté Pierre-Yves Hampartzoumian (avec qui j’avais tourné 8cc) pour savoir ce qu’il en pensait. Il a trouvé ça très bien et a accepté d’être le réalisateur. Il m’a donc demandé de la transformer en « vrai » scénario. Traduction : le réécrire par le biais d’un logiciel professionnel… Okayyyyy… Je m’y suis donc attelée (pour information, j’ai une formation de comédienne, pas en cinéma) !
On a ensuite travaillé longtemps ensemble, sur la réécriture de certaines scènes, sur les détails, à le faire relire à des scénaristes, pour le reprendre ensuite. Et comme on travaillait tous les deux, on se voyait quand on pouvait, et le temps a passé… mais on avançait petit à petit !
L’année dernière, en 2020, le confinement a débuté le 16 mars alors que nous nous apprêtions enfin à lancer une campagne de financement participatif via KissKissBankBank. Ben oui, c’est comme pour tout, il faut quand même un peu d’argent pour pouvoir tourner ! Même si l’équipe n’était pas payée, alors qu’il y a plusieurs intermittents concernés, il était important pour moi que tous soient défrayés, nourris et logés durant le tournage. La frustration était immense : tout était prêt mais si nous n’avions pas l’argent, c’était tout le projet qui partait à la poubelle…
Alors nous avons tenté ! En avril, j’ai lancé la campagne accompagnée d’une grosse opération de communication ! Ce furent 2 mois intenses où nous avons eu les plus belles preuves de soutien qui soient. Financières bien sûr mais surtout un relais des amis à leurs amis, une grande chaîne d’amitié qui s’est soldée par le bouclage de notre budget pour mon anniversaire !! Les membres de CinéCaramelle ont été d’un grand soutien d’ailleurs. Et je suis très heureuse de dire que « Et si… » a désormais 51 marraines et parrains !
Mais un tournage, ça ne s’improvise pas, même à notre toute petite échelle ! Pierre-Yves a eu la charge de monter une équipe polyvalente, où chacun était multi- tâches. Alors bien sûr, la covid nous a empêchés de tourner cet automne, puis cet hiver comme nous l’aurions souhaité. Mais au printemps, avec le soutien de CinéCaramelle, un an après avoir eu notre financement, nous avons enfin pu tourner les scènes d’intérieur du 10 au 15 avril… ENFIN !!
Ce fut une semaine vraiment riche et intense. Nous avons tourné dans des lieux très différents : un grand appartement, une très belle maison à Corenc et l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine de Grenoble nous a donné accès à un bureau de direction et à son garage. Nous irons à Chambéry en juin pour les scènes d’extérieurs.
Je l’avoue, chaque membre de l’équipe m’a bluffée par son professionnalisme, sa bonne humeur, son dynamisme, tous au service de leur passion du cinéma et réunis autour du projet.
Ensuite ? Ce n’est pas fini … Ce sera le montage, l’étalonnage, la musique…
Nous vous présenterons « Et si… » en avant-première et comme nous sommes un peu fous, nous inscrirons notre court-métrage dans les festivals. Après tout, depuis le début, cette histoire est un pari alors pourquoi ne pas y croire un peu plus?
A suivre sur Facebook : @courtmetrageEtsi
Bénédicte Terzian
Le 31 mai 2021